Réactions du SNP plan psychiatrie et santé mentale 2011-2015

Quelques remarques s’imposent face à cette analyse naïve du SNP sur le plan santé mentale 2011-2015, lui qui a cru bon de donner les "verges pour se faire battre" dans les dernières négociations :

1 : C’est la suite logique de l’intégration de surtitre du futur psychothérapeute accolé au sous-titre à présent de psychologue, dans la loi HPST. La tutelle médicale est inscrite dans le décret et l’annexe qui impose aux psychologues un nouveau formatage de leur formation....

2 : "Promouvoir l’inscription des psychologues dans une dynamique d’équipe à l’hôpital comme en ambulatoire" va dans le sens de l’infantilisation des psychologues car pour cela les psychologues sont le plus souvent au coeur de cette dynamique. Souvent , les dirigeants de la dgos adoptent une position de déni quant aux fonctions réelles des psychologues.

Ne nous laissons pas disqualifier par les médicocrates de la DGOS et du Ministère de la santé. Nous rappelons ces quelques faits de base :

Les avancées faites sur le terrain par les psychologues praticiens témoignent d’une prise de responsabilité assumée dans

  • l’accès direct des patients auprès de psychologues,
  • dans l’exercice des psychothérapies,
  • dans une prise en charge psychique avec un abord psychopathologique,
  • Dans l’animation clinique auprès d’équipes pluridisciplinaire et la conception de dispositif de prise en charge de la souffrance psychique.

Le collectif des psychologues hospitaliers dit

  • nonà la loi créant le titre de psychothérapeute et ses décrets délétères
  • nonà la création d’une nouvelle profession car elle disqualifie l’ exercice des psychologues qui exercent déjà les psychothérapies depuis des décennies ;
  • cette loi déqualifie le niveau de formation exigé par la profession pour exercer les psychothérapies et parce qu’elle dévalue la clinique des soins psychiques dispensés aux patients et jeunes patients.

 JPA

 

Le communiqué du SNP

Réactions du SNP concernant la place des psychologues dans le projet de plan psychiatrie et santé mentale 2011- 2015

(document soumis à concertation)

Nous tenons à faire part de notre extrême étonnement concernant les 2 propositions figurant dans le document de travail du plan psychiatrie sur la place et le travail des psychologues :

 

• Concernant "l’apport de la psychologie clinique dans les dispositifs de soins en ville remboursable sur prescription médicale".

S’il s’agit de protéger les patients et de leur garantir un accès à un professionnel diplômé, il existe une liste ADELI, enregistrée en préfecture de tous les psychologues en exercice.

Néanmoins, et c’est pour cela que le SNP en a fait la proposition, seule une instance ordinale serait à même de protéger pleinement les usagers.

S’il s’agit d’une logique de restriction des coûts du soin, nous sommes extrêmement inquiets car la qualité des prises en charge psychologiques ne peut s’évaluer à l’avance. Nous ne sommes pas dans une scienceprédictive et annoncer à un patient encore déprimé avec des idées suicidaires, que le nombre de séances est terminé est un non-sens et pourrait même constituer un danger.

S’il s’agit de trouver un financement par l’Assurance maladie, compte tenu de son déficit, il existe d’autres modes de financement, comme au Québec où les entreprises ou encore les collectivités abondent un fond dans le cadre de réseaux santé psychique.

Nous pensons que des moyens de remboursement sont possibles, et nous ne voyons aucunement l’intérêt de travailler sur prescription médicale. Cela voudrait dire aussi sans doute que les psychiatres faisant despsychothérapies se verraient astreints à un nombre limité de séances.

Nous tenons à rappeler que dans les CMP les consultations sont actuellement gratuites, d’un accès direct et non limitées pour les usagers et que les psychologues n’y reçoivent pas sur prescription.

L’accès direct des usagers figurent d’ailleurs dans la fiche métier des psychologues.

 

• Concernant le fait de "Promouvoir l’inscription des psychologues dans une dynamique d’équipe à l’hôpital comme en ambulatoire"

Plutôt que d’en prôner la promotion, il suffit de permettre la pleine mise en œuvre d’une des missions des psychologues hospitaliers qui portent sur le travail en équipe (cf. fiche métier).

Nous rappelons que les psychologues lorsqu’ils travaillent dans les unités d’hospitalisation, participent aux synthèses et réunions d’équipes.

Ils sont souvent sollicités pour des groupes de paroles de soignants, de soignés, des groupes de psychodrame.

Ils sont amenés à faire des supervisions d’équipes, ils animent des ateliers thérapeutiques.

En ambulatoire, ils sont présents dans les hôpitaux de jour et dans les CATTP où ils sont très engagés à promouvoir les dynamiques d’équipe.

Ils participent à l’élaboration des projets d’équipes et de secteur. Ils contribuent à leur mise en œuvre.

En ce qui concerne l’inscription des psychologues dans l’organigramme hospitalier, les collèges rassemblent les psychologues d’un établissement mais ne sont pas institués. C’est pour cela que le SNP réclame la création de "services de psychologie" rattachés au pôle administratif et dotés de missions diversifiées avec à leur tête un psychologue coordonnateur afin de faire vivre l’organisation de la profession à l’hôpital.

 

Nous nous étonnons que le plan ne propose que ces deux points quant à la place des psychologues dans les hôpitaux et secteurs psychiatriques, alors que nous avons fait de nombreuses propositions positivement saluées lors des groupes de travail du comité de pilotage.

La généralisation de groupes de supervision, assurés par les psychologues pour les équipes infirmières et soignantes, était souhaitée par de nombreux participants et nous espérons qu’elle fera partie des orientations retenues.

Les psychologues doivent avoir toute leur place dans le soin psychique en psychiatrie et dans la santé mentale et sont demandeurs d’un accroissement de leurs responsabilités.

Nous espérons que nos remarques et nos demandes d’ajouts seront pleinement prises en compte dans la rédaction finale.

Jacques BORGY, Secrétaire général &

Marie-Claude CATHELINEAU, Secrétaire générale adjointe