Psychothérapie : les professionnels s’insurgent contre la loi Bachelot
©AFP / 13 juin 2009 11h40
Psychothérapie : les professionnels s’insurgent contre la loi Bachelot
PARIS - Psychothérapeutes, médecins, psychiatres, psychologues et universitaires s’insurgent samedi contre le projet de loi visant à réglementer l’usage du titre de psychothérapeute voté au Sénat le 5 juin.
"Le texte est inacceptable pour l’ensemble des professionnels certifiés, dûment et longuement formées, et pour leurs organisations représentatives", estime un manifeste signé par 450 spécialistes du secteur, dont Boris Cyrulnik, Cyrille Cahen ou Alain Delourme.
Ce projet de loi doit être soumis à une commission mixte paritaire le 16 juin.
"Le législateur ne fait pas de distinction radicale entre les professionnels formés et certifiés après 4 à 6 ans de formation théorique et pratique et exerçant sous supervision et ceux qui usurpent de façon éhontée le titre", déplorent-ils.
Le projet de loi envisage "d’habiliter des psychologues ou médecins - certes compétents dans leur domaine, mais non formés à la psychothérapie, dans le cadre de l’université", regrette de son côté la Fédération française de psychothérapie et de psychanalyse (FF2P).
"Et cela, en excluant paradoxalement ceux qui sont spécifiquement formés à cette profession indépendante", souligne-t-elle dans un communiqué rappelant qu’"il existe en France plusieurs milliers de psychothérapeutes professionnels, dûment formés à un niveau de master".
Les organisations professionnelles nationales représentatives des 7.000 psychothérapeutes dûment certifiés "sont unanimement hostiles à ce texte qui dévalorise leur formation", indique la fédération dans un communiqué.
Les sénateurs ont ratifié le 5 juin, dans le cadre du projet de loi "Hôpital, patients, santé, territoires" l’encadrement du titre de psychothérapeute par l’obligation d’une formation de haut niveau dispensée dans des établissement agréés.
Cette mesure a été introduite par la ministre de la santé Roselyne Bachelot (Santé) par le biais d’un amendement à son projet de loi lors de la première lecture à l’Assemblée nationale.
Le texte prévoit donc une formation théorique et clinique en psychopathologie clinique accessible aux "titulaires d’un diplôme de niveau doctorat donnant le droit d’exercer la médecine en France ou d’un diplôme de niveau master dont la spécialité ou la mention est la psychologie ou la psychanalyse ou Doctorat de médecine".
(©AFP / 13 juin 2009 11h40)