ANTI-ONFRAY 1

Émile Jalley

Émile Jalley
ANTI-ONFRAY 1
Sur Freud et la psychanalyse
Éditions L’Harmattan, juin 2010
Le livre de Michel Onfray est un ouvrage de caractère paradoxal : écrit avec brio par un enseignant et un débatteur plein de qualités, il n’en présente pas moins de graves défauts dans sa cohérence logique. La thèse principale défendue par l’auteur accumule déjà les contradictions : Freud est présenté par lui comme quelqu’un qui aurait tiré sa doctrine toute entière de sa dynamique intérieure. Et alors celui-ci tantôt le dissimule et tantôt s’en glorifie selon les occasions : première contradiction. Par ailleurs, deuxième contradiction, Freud aurait aussi dérobé tous les éléments de sa doctrine à l’extérieur. Mais alors tantôt encore il le camoufle avec grand soin, tantôt il avoue volontiers une partie des ses emprunts : troisième contradiction. Une autre forme grave de contradic-tion tient au fait qu’il arrive fréquemment à l’auteur de critiquer la psychanalyse au moyen de notions empruntées à la psychanalyse elle-même. En effet, celui-ci donne souvent l’impression dans son livre de psychanalyser Freud en même temps d’ailleurs que de produire sans le savoir son auto-analyse.
Il y a plus grave : la résistance que l’auteur oppose à la reconnaissance de la psychanalyse se tient sur la même ligne de défense que Freud dénonçait déjà dès les années 1920, voici presque un siècle. Rien n’aurait changé à cet égard. Michel Onfray en est encore à nier l’existence et le rôle de la sexualité infantile, en général reconnu couramment et sans problème par l’opinion commune. Il en est encore à écarter la notion d’inconscient de toute compréhension de vie mentale. Et enfin il ouvre en réalité de cette manière la porte à la propension actuelle des autorités médicales à réduire l’ensemble des faits humains à la vie organique. Sans parler d’un cadre de connotations où pointe l’oreille de certaines formes inacceptables d’intolérance religieuse et culturelle, au prétexte seul avouable d’une critique philosophique générale des monothéismes.
Le grand intérêt de ce livre, en dépit même de ses graves défauts, est d’être le symptôme de la souffrance profonde de toute une époque, inscrite elle-même en France au sein d’une configuration de crise vaste et multiforme : opposition d’une contre-université à l’université officielle, débat sur le statut de la psychanalyse au sein des sciences humaines et des autres sciences, difficultés pour l’individu comme pour les groupes à maintenir leurs repères dans la culture moderne, enfin conflit social et politique larvé, avec divergence de plus en plus sensible entre une tendance populiste et un bastion élitiste.
Suite à la parution du livre, le débat proprement dit entre les deux adversaires est assez bref dans le temps comme en quantité de textes. Mais le paradoxe est qu’il a donné lieu à un retentis-sement très important sur la Toile, plus de 200 textes formant 600 pages, souvent de très grande qualité, dossiers de presse, psychanalystes, usagers divers de la psychanalyse, psychopathologie, philosophie, historiens, milieu littéraire, sciences sociales, analyse politique, et surtout à peu près tous favorables à la psychanalyse, bien davantage en tout cas que dans le discours public.
Un Anti-Onfray 2 et un Anti-Onfray 3 sont en préparation aux Éditions L’Harmattan.
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