"Contre La Nuit Sécuritaire - Appel des 39"

"Contre La Nuit Sécuritaire - Appel des 39"
La psychiatrie se verrait-elle expropriée de sa fonction soignante, pour redevenir la gardienne de l’ordre social ?
Nous, citoyens, professionnels du soin, du travail social, refusons de servir de caution à cette dérive idéologique de notre société.

COMMUNIQUE
Collectif des 39 – Contre la nuit sécuritaire
De nouveau à Montreuil
SAMEDI 28 NOVEMBRE
2009 :
Depuis plusieurs mois, un mouvement se construit au sein de la psychiatrie. Pour sa part, le
collectif des 39 a élargi son action au-delà de la condamnation du discours sécuritaire. Lors
des nombreux forums et rencontres organisés, nous avons pu constater la présence d’un
engagement fort au sein des personnes confrontées au soin psychique ainsi qu’une importante
volonté de résistance. De multiples témoignages ont montré une indignation massive vis-à-vis
des conditions dans lesquelles se pratique la psychiatrie aujourd’hui, manifesté une exigence
de modifier les pratiques quotidiennes, de sortir de l’isolement afin d’opérer une mise en
commun.
Pour prendre acte de ce tournant et l’élargir, nous avons décidé d’organiser une rencontre
nationale le samedi 28 novembre à Montreuil (La Parole Errante à la Maison de l’Arbre).
Il s’agirait de questionner ce qui est en jeu à travers l’ensemble des « réformes » qui
voudraient s’imposer, à savoir la réduction des « usagers de santé mentale » à une somme de
conduites déviantes à corriger, impliquant en miroir la réduction du rôle de soignant à une
somme de fonctions : celle de technicien, d’agent administratif, d’agent du maintien de l’ordre
public… Déplaçant ainsi les priorités du soin psychique sur un pôle gestionnaire et
sécuritaire, au détriment de la dimension thérapeutique relationnelle, aboutissant à cette
situation paradoxale de créer une nouvelle génération de soignants dont la priorité n’est plus
de soigner.
Cette exigence de « modernité » et de « réalisme » ne conduirait-elle pas à une
réactualisation de pratiques passéistes, telles que le tri, la mise à l’écart, l’enfermement
irréversible des populations « marginales », au sein de laquelle les « néo-soignants »
reproduiraient une version contemporaine des antiques « gardiens de fous » ?
La seule position lucide et réaliste en psychiatrie est-elle celle qui nous est prescrite par les
réformes en cours ? Ou nous est-il possible d’envisager avec sérieux une position soignante
rénovée, fondée sur le soin relationnel, la rencontre singulière et le travail collectif ?
Dès maintenant, réservez la date : Samedi 28 Novembre, toute la journée.