Droit de réponse des psychologues CGT de la santé et de l’action sociale à l’article paru dans La Croix le 28/10 intitulé : « Souffrance psychique : une expérimentation pour prendre en charge les jeunes » par Pierre Bienvault.

Depuis des années les psychologues CGT de la santé et de l’action sociale dénoncent le manque de moyens pour la prise en charge psychologique des enfants et adolescents, la saturation de tous les dispositifs et les délais d’attente insupportables pour obtenir une consultation ou un suivi avec un psychologue dans les CMP publics ou associatifs. Dans tous ces lieux où les psychologues œuvrent quotidiennement et tiennent une place indispensable, leur fonction sociale n’est plus à démontrer. On peut donc être surpris que cette preuve reste à faire pour ce syndicat des médecins libéraux. Nous le sommes encore davantage suite à la réaction émanant du syndicat des psychiatres français, profession avec laquelle les psychologues sont souvent amenés à travailler, qui semble pourtant méconnaître leur formation et leurs compétences.
Rappelons que les psychologues ont une formation initiale a minima de niveau master 2 (et non une maitrise) et souvent bien davantage en formation complémentaire. Tous ceux qui possèdent un diplôme les préparant à l’exercice de la psychologie clinique sont formés au diagnostic psychopathologique et psychologique, qui constitue une de leur mission dans la pratique institutionnelle comme libérale. Rappelons encore que les psychologues reçoivent fréquemment enfants et familles en première intention et qu’ils réalisent la majeure partie des psychothérapies des enfants, adolescents et de leur famille dans le cadre hospitalier des CMP en particulier.
Aussi cette soudaine inquiétude de la part de ces deux syndicats de médecins concerne-t-elle vraiment la santé psychique de nos enfants et adolescents, inquiétude, nous le voyons, fort peu fondée dans les faits ? Ne s’agirait-il pas plutôt d’une crainte corporatiste devant l’éventuelle perspective de soins psychologiques remboursés par l’assurance maladie ? D’une réaction défensive face à la perte éventuelle d’un monopole médical dans un domaine qui n’est au demeurant pas le sien, celui de la psychologie ?