LETTRE OUVERTE : Monsieur le Président

Soyons réaliste, demandons l’impossible !

Cette lettre au Président représente une bonne idée des voeux que l’on peut faire à la psychologie et à notre profession.

Nous ajouterons :

Au nom de notre responsabilité professionnelle et de notre éthique de la relation, la profession toute entière se doit de faire des propositions aux pouvoirs publics : apporter une réponse institutionnelle à la prise en compte de la souffrance humaine dans ce rapport réciproque corps/esprit, par les disciplines récentes telles la psychopathologie, la psychologie en dehors d’une assimilation à la médecine
Enfin nous proposons le développement de ce territoire psychologique à côté du territoire médical.
Psychologuesenresistance

 

 

 Union Fédérale des Médecins, Ingénieurs, Cadres et Techniciens

M François HOLLANDE Président de la République Palais de l’Elysée
Paris

Montreuil, le 22 novembre 2016

LETTRE OUVERTE

Monsieur le Président,

Un mouvement national de revendication des psychologues a eu lieu le jeudi 6 octobre 2016. Les représentants des psychologues de la Fédération Santé et Action Sociale du syndicat CGT vous interpellent spécifiquement pour l’ouverture de négociations sur les points suivants :

• Le rattrapage salarial de la profession
Point essentiel, puisque depuis 1991 dans les FPH et FPT, date de la dernière révision de leur grille, la profession cumule un retard de revalorisation. C’est l’une des seules professions de la catégorie A type à subir une telle injustice. De plus la précarité, trop souvent sans progression d’échelon, reste massive (plus de 50% dans la FPH), malgré les mesures de résorption A.N.T qui viennent d’être reconduites pour deux ans.

• La reconnaissance de l’activité et de la place des psychologues
Alors que les projets de soins prônent un volet psychologique (réitéré dans les plans cancer, autisme, Alzheimer, etc…), les psychologues sont majoritairement recrutés hors statut, en nombre insuffisant. Le non respect du concours de recrutement et les conditions de travail dégradées ne leur permettent plus de répondre de manière efficace à la demande du public.

• L’accès direct du public aux consultations
Que ce soit à l’hôpital ou dans d’autres services publics (État, Éducation Nationale, Département), il est inadmissible que la demande des usagers ne puisse être prise en compte. La possibilité d’un accès direct aux psychologues préconisé dans de nombreux rapports devrait être la règle dans tous les CMP.

• La gratification des stages
A ce jour, celle-ci est très problématique pour les étudiants en psychologie et les conséquences sur l’organisation de la formation et l’identité professionnelle sont considérables. Nous demandons que les étudiants en psychologie de master puissent figurer au tableau des effectifs des personnels hospitaliers.

• La structuration de la profession
Grâce à l’action du 6 octobre le comité de suivi laissé en jachère par la DGOS peut reprendre ses travaux. La structuration de la profession est en cours dans certains établissements de la FPH avec des niveaux de reconnaissance disparates. Nous attendons des décrets qui permettraient à l’ensemble des établissements d’asseoir la profession institutionnellement.



• La prise en charge par l’assurance maladie
La facturation aux usagers des prestations des psychologues est illégale mais elle se pratique pourtant dans certains établissements.
Un projet d’expérimentation de l’offre psychologique et de son remboursement, proposé par Mme Delaunay, député PS de Gironde est soumis à l’examen. En tant que représentants de la profession nous souhaiterions participer à la réflexion sur les enjeux d’un tel projet.

La ré-inscription de la prise en compte de la dimension psychologique et la création du projet psychologique d’établissement dans la Loi de modernisation de notre système de santé ont apporté à la profession une ouverture encourageante. Les psychologues attendent maintenant, dans un contexte de grande instabilité des équilibres institutionnels et de souffrance au travail des personnels hospitaliers conduisant parfois à des suicides, l’ouverture de réelles négociations

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de notre parfaite considération en un service hospitalier au service du public.

Philippe KERAVEC
Secrétaire Général de l’UFMICT-CGT