Lettre ouverte de la CGT A Mme Michèle DELAUNAY

à propos de la Publication du décret concernant la prise en charge psychologique des jeunes en souffrance psychique

Lettre ouverte 

A
Mme Michèle DELAUNAY
Députée Socialiste de GIRONDE
Madame la Députée,
Vous nous avez reçues le 17 décembre 2016 au sujet de l’expérimentation de la prise en
charge des enfants et des adolescents par les psychologues libéraux. Nous avions
sollicité cette rencontre car vous aviez porté ce projet auprès de l’Assemblée Nationale.
Lors de cet échange vous nous avez fait part de l’esprit de cette proposition : il s’agissait,
face au constat d’un retard massif dans le traitement des demandes en pédopsychiatrie,
de répondre de manière pragmatique à une partie d’entre elles au travers de suivis
psychologiques pris en charge par l’assurance maladie et effectués par des psychologues
libéraux. Leur seraient adressées les problématiques ne relevant ni de
psychopathologies ni de soins au long cours mais plutôt de difficultés psychologiques
conjoncturelles.
Nous vous avions alors fait part de notre analyse quant aux causes de ce retard de
traitement dans les structures de service public, à savoir :
- le manque de temps de prise en charge par les psychologues travaillant au sein de la
FPH en raison de l’insuffisance du nombre de postes,
- le fonctionnement quasi général des services de psychiatrie qui rend impossible l’accès
direct au psychologue, le premier accueil étant assuré par un infirmier ou une
assistante sociale qui analyse la demande, la transmet au médecin responsable qui juge à
son tour s’il doit adresser le jeune au psychologue…
Dans les faits, ce mode de fonctionnement dénie au psychologue sa capacité à évaluer et
à traiter toute demande en première intention et contribue à saturer les dispositifs.
Le projet de décret dont vous aviez parlé comportait deux aspects : diversifier et ouvrir
les possibilités d’adresse et assouplir les modalités de prise en charge pour répondre
plus efficacement à la demande.
Concernant l’adresse, elle devait être faite par les professionnels de terrain de première
ligne tels que médecins scolaires, généralistes, médecins de PMI et psychologues
scolaires.
Qu’en est-il dans le décret publié le 5 mai 2017 ? La possibilité d’orientation par le
psychologue de l’Éducation Nationale, intervenant en première intention par rapport à
la souffrance psychique des jeunes, disparaît !