La présence des psychologues praticiens à l’hôpital sous les feux de l’académie de médecine et du pouvoir médical.

Les psychologues réduits à occuper une place de psychothérapeute soumis aux normes de la HAS et selon la vision de l’académie de Médecine

page 13 du rapport de l’académie de médecine.

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Le dernier rapport de l’académie de médecine suite à leur séance du 4 juin 2019 donne un nouvel aperçu de la position du pouvoir médical sur l’activité des psychologues dans le champ de la santé psychique.Rien de neuf sinon que 8% se sont opposé à ce rapport, cependant combien sont ils pour s’être opposé à la page concernant les préconisations à propos des psychologues ?

D’autres rapports de l’ordre des médecins et de cette fameuse académie ont déjà émis ces opinions qu’ils énnoncent comme des préconisations d’experts depuis 50 ans maintenant. Rien n’a changé dans leur vision d’une profession et d’une discipline que les médecins ont pourtant invité dans leur territoire pour accroitre leur compréhension dans le soins des patients.

La position de l’académie de médecine fait preuve d’un totalitarisme impressionnant : pourquoi ?

Elle s’imisce dans un champ théorico-clinique qui ne reléve pas de sa compétence. La psychologie, la psychopathologie , la psychanalyse, la psychologie de l’enfant et de l’adolescent sont des disciplines indépendantes et des sciences humaines qui fondent le métier de psychologues alors que la médecine puisent ses racines dans les sciences de la vie.

C’est d’ailleurs pour cette différence d’approche que des médecins soucieux d’un meilleure compréhension de leur patients avaient invité d’autres disciplines, la philosophie et la psychologie et les psychologues dans leur champ clinique et particulièrement en psychiatrie.

L’académie de médecine au lieu de faire une réelle évaluation de l’apport de la psychologie et des psychologues dans le territoire médical préfèrent émettre des diktats à partir de ses croyances sur le véritable travail clinique des psychologues en partie évalué par le rapport Golse(recherche MIRE n°22/00 datant de 2002 ’transformation de la psychiatrie et pratique des psychologues) et derniérement repéré par un rapport Milon( rapport Milon p 121-123) sur la prise en charge des enfants et adolescents en psychiatrie et sur les recherches en psychopathologie,en psychologie, en psychanalyse produites par des psychologues et des professeurs de psychologie.

L’académie de médecine émet en fait un voeu, celui d’assujettir la psychologie et les psychologues au mépris de leur exercice clinique pourtant rendu autonome et protégé dans le Décret n° 91-129 du 31 janvier 1991 portant statut particulier des psychologues de la fonction publique hospitalière et alors que cette profession et les disciplines qui la fondent sont reconnue par le public, ceci afin d’accroitre son territoire et une struture hiérarchique datant du régime de Vichy.

Compte tenu de ces éléments, Il n’est pas étonnant que cette invitation à l’origine éthiquement valable aboutissent aujourd’hui à un appauvrissement de cette interdisciplinarité tant souhaitée par beaucoup de psychiatres, médecins et psychologues.

Tout cela aboutit à une approche très conservatrice d’une médecine aveugle aux bouleversements théoriques et aux révolutions paradigmatiques dans le champ de la vie psychique et ses liens avec le somatique. 

Heureusement, les psychologues ne semblent pas pour l’instant se référer aux préconisations sous forme de protocoles de la médecine et ils continueront pour une grande majorité, formés aux sciences humaines, à résonner non pas en termes de maladie, symptômes ou médicaments... mais à s’engager avec les patients dans une pratique de la subjectivité dans son rapport à l’autre en tenant compte des liens réciproques entre corps et esprit et dans une visée de construction de son individualité.

Psychologuesenresistance. Le 30.07.2019

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