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MINISTERE DU TRAVAIL, DE L’EMPLOI ET DE LA SANTE:C Rendu Psychologues 9 Sept 2011 V2 def 30 septembre 2011 By admin

1er octobre 2011, 21:13, par pagano

Quand l’état (et ce n’est pas la première fois !) « passe la main » aux psychologues praticiens afin que ces derniers proposent une organisation institutionnelle de leurs pratiques hospitalières, immanquablement la majorité de ces praticiens y répond par un grand silence et les quelques organisations de psychologues, qui ne représentent que la minorité de ces praticiens, y vont de quelques propositions de solutions sur lesquelles ils n’arrivent pas à s’entendre.
A côté de cela, quelques illuminés ou prédicateurs (comme on les nomme dans les coulisses) proposent depuis 40 ans la seule organisation institutionnelle qui réponde COMPLETEMENT aux besoins des usagers, aux exigences des pouvoirs publics et au développement de la Psychologie au sein de l’Institution Santé Publique. Cette organisation institutionnelle a été appelée « service de Psychologie » dans les années 60/70, puis « département de Psychologie » dans les années 80, ou encore « pôle de Psychologie » dans les années 2000, mais quelle que soit sa dénomination, l’idée de fond restait la même, mais restaient aussi de même les résistances des psychologues à l’adopter ainsi que le silence de l’état (qui pourtant avait invité à répondre), silence qui tendaient à montrer que des « pouvoirs supérieurs » considéraient comme dangereuse une telle organisation des pratiques des psychologues.

1. Quant à l’idée de fond.
Les diverses branches de la Psychologie étant enseignées principalement au sein de la Fonction Publique d’Etat dans les départements de Psychologie des facultés des Lettres et Sciences Humaines elles participent, de fait, à l’unité de la Psychologie.
Une organisation institutionnelle (service ou département ou pôle de Psychologie) au sein de l’institution Santé Publique « Hôpital » peut faire de même en regroupant aussi bien :
• des psychologues ergonomes du travail au service de la DRH,
• des psychologues cliniciens (spécialisés ou non en pédopsychologie, en psychologie adulte, en gérontopsychologie, etc.) au service des unités de soins physiques et mentales,
• des psychologues cliniciens-cyndiniciens aux côtés de la médecine du travail et du responsable du Plan Blanc,
• ainsi que des psychologues aux diverses spécialités (victimologie, psychotraumatologie, thérapies et/ou animations de groupe, psychodramatistes, etc.).
Tous ces psychologues seront aussi bien au service des usagers que de l’hôpital et des agents de ce dernier.
Pour cela il est indispensable que le lieu de leur exercice soit identifié et identifiable, qu’il puisse rendre compte du rôle et de l’utilité de la Psychologie à l’aide de rapports d’activités détaillés et par l’élaboration obligatoire d’un projet psychologique inclus dans le projet d’établissement.
Pour en arriver là sera nécessaire que les psychologues aient la maitrise de l’organisation du « service-département-pôle » de Psychologie afin, non seulement, de définir la politique psychologique de santé du « service-département-pôle » mais aussi de développer des recherches en collaboration avec divers organismes de recherche (universités, instituts, école des hautes études, ministères, etc.).
Bien évidemment, il sera aussi nécessaire que les psychologues soient au fait de l’organisation institutionnelle « Hôpital », en connaissent son entier fonctionnement et en maitrisent ses obligations et sa législation.

2. Quant aux résistances des psychologues.
Leur formation incomplète participe de ces résistances. Ils ont un niveau de « personnels de direction et de conception » (catégorie A) sans connaître les contours et les limites de telles responsabilités… et de ce fait ils ne se rendent même pas compte qu’on ne leur réserve que des places de « personnels d’application » (catégorie B)… et même parfois on leur impose sous la menace de fonctionner en « personnels d’exécution » (catégorie C). C’est ce que nous montrent depuis plus de 30 ans les conflits qui les concernent au sein de leur hôpital.
Ainsi, rien d’étonnant d’entendre l’argument purement imaginaire que donnent régulièrement des psychologues quand on leur propose une telle organisation en « service-département-pôle » : « on refuse de se retrouver sous la hiérarchie d’un confrère ! ».
Cela suffit à montrer, s’il en était besoin, leur incompétence et leur méconnaissance totale de ce qui fonde la législation hospitalière ! Pour seul exemple : un médecin-chef n’a aucun pouvoir hiérarchique sur les personnels de son « service-département-pôle » (encore moins sur ses confrères qui, comme lui dépendent de l’autorité qui les a nommés : le Ministère de la santé) … quant aux personnels hospitaliers, ils ont tous comme seul hiérarchique : l’autorité qui les a nommés, le Directeur.
A persister de façon agentique à avoir peur de leur propre construction imaginaire (qu’un confrère puisse être leur hiérarque) montre à quel point ces psychologues sont dangereux « pour eux mêmes et pour autrui ».

3. Quant à la réponse de l’état.
Le silence (éternel ?) à donner suite aux propositions de « service-département-pôle » de Psychologie à l’hôpital marque sans doute à quel point une telle proposition leur semble révolutionnaire.
Elle révolutionne non seulement l’organisation sanitaire instituée, mais aussi l’organisation économique et financière de cette organisation.
Il n’y a qu’à voir (dans les archives) comment ont réagi ouvertement les psychiatres lorsque la proposition de création de services de psychologie dans les hôpitaux a commencé à se diffuser sur le territoire national sous l’impulsion de quelques psychologues (« illuminés ») au début des années 80… et à voir comment le Conseil National de l’Ordre des Médecins a usé de tout son poids pour que de telles idées cessent d’être diffusées (en contrepartie ce même Conseil a fermé les yeux sur ce qui le dérangeait lors des négociations du Statut particulier des Psychologues de la F.P.H de 1991).
En effet, donner sa juste et légitime place aux psychologues de la F.P.H. c’est donner sa juste et légitime place à la Psychologie au sein de l’Institution Santé Publique. C’est reconnaître que la santé des personnes n’est pas seulement l’absence de maladie, c’est reconnaître que le pouvoir médical n’a pas seul la prérogative des pratiques concourant à la santé des personnes.
C’est aussi reconnaître que « les aspects psychologiques » de la prise en charge des personnes qui souffrent (malades ou non) est incontournable.
En le reconnaissant au sein de la fonction publique hospitalière financée pour une grande part par la Sécurité Sociale… devrait induire une telle reconnaissance dans le secteur privé… et sans nul doute sa prise en charge par la Sécurité Sociale… dans une branche à créer qui ne soit pas la branche « maladie ».

Psychologues français êtes vous prêts à révolutionner votre formation, vos idées et votre exercice professionnel quant à la prise en charge de la santé des personnes sans oublier le versant de la prévention ?
Si oui, cela ne sera pas facile et nécessitera l’union la plus totale et la plus solidaire des psychologues imposée par une déontologie rigoureuse et respectueuse des droits des usagers.
Si non, changez de métier.

Françoise PAGANO, Présidente de P.S.P.
et « illuminée » des années 80 et suivantes